Bonne fête à tous les Nicolas, Nicole, Nicolette, Colette, Colin, Coline, Colas, Nikita, Claus, Niklaus
"Saint Nicolas, mon bon patron
apporte-moi des macarons.
Des mirabelles pour les demoiselles
Des coups d'bâtons pour les garçons."
Voilà la chanson sexiste de mon enfance !
A Nancy, lieu de ma naissance et de mon enfance, c'est Saint Nicolas qui passait dans la rue le soir en compagnie de son âne et du Père Fouettard. Ils s'arrêtaient dans chaque maison où il y avait des enfants pour s'enquérir de leur niveau de sagesse durant l'année. La grosse voix du Père Fouettard dans ses haillons noirs ne me rassurait pas. Bon, je n'en ai jamais fait des cauchemars non plus !
Et en ce temps-là - Houlala le coup de vieux ! - il y avait de la neige pour la Saint-Nicolas.
Et la nuit suivante, le Bon Saint Nicolas passait par la cheminée pour déposer nos cadeaux. Nous avions pris soin de cirer nos chaussures et de les disposer au pied de la cheminée ! Oups ! Pas de cheminée dans la maison ! Nous installions nos chaussures devant la chaudière au charbon au sous-sol ! La fraîcheur de la cave ne nous faisait pas peur le matin pour courir en pyjama y découvrir nos cadeaux. Quelques boîtes - 5 enfants = 5 boîtes ! -rien de plus sinon quelques oranges pour égayer l'austérité de la cave.
L'image des enfants mis au saloir n'était pas très rassurante… Dans une cervelle d'enfant, un peu de confusion entre le boucher et son couteau, le saloir, Saint Nicolas qui ressuscite ces enfants. Les légendes devraient être réservées aux adultes avertis !
La neige tombe sur la Lorraine
Dans le village l'enfant attend
Depuis déjà deux longues semaines
Un vieux monsieur aux cheveux blancs.
Fais de beaux rêves petit Lorrain
Saint Nicolas viendra demain.
La suite ici.
Kévin Goeuriot, historien de la Lorraine et professeur d'histoire-géographie.
Cette année-là, l'Abbé Pierre s'en souvient, neige et verglas n'ont pas empêché Saint-Nicolas de descendre dans la cheminée. C'est ainsi qu'une "Françoise" est arrivée.
Il s'est planté, le Bon Saint Nicolas, elle ne m'intéressait guère ! Il a compris que je préférais tricoter de la layette… Euh ! Oui, déjà ! - Alors, l'année suivante, il m'a apporté le poupon Michel. Mais ce bébé-là a dû intéresser quelques petits-enfants, il n'a pas été retrouvé sur le grenier, ni tout ce que je lui avais tricoté. Ainsi va la vie, ainsi va le temps.
Et parfois, le Père Noël passait aussi, en plus ! Chez les grands-parents maternels, c'était le Père Noël : re-cadeaux le 25 décembre. Chez les grands-parents paternels, c'étaient des étrennes : re-re-cadeaux le 31 décembre ! Nous avons été gâtés, surtout par les heureux souvenirs qu'il en reste : de bons repas et de chaleureuses fêtes de famille.
Et même si ce n'est pas votre fête : heureuse journée à tous.
Merci aux amis qui me laissent des commentaires, et bienvenue aux nouveaux abonnés.